La raideur de l’épaule est une pathologie très fréquente en consultation. Il faut la différencier d’une impotence fonctionnelle. Dans la raideur, la mobilisation du bras par une tierce personne ne permet pas d’obtenir des amplitudes articulaires symétriques au coté opposé, contrairement à l’impotence fonctionnelle.

La raideur peut se voir dans diverses circonstances :

  • après une intervention chirurgicale,
  • après un traumatisme (choc, chute, luxation, fracture),
  • dans les pathologies de la coiffe des rotateurs (tendinite, calcification, rupture tendineuse),
  • dans l’arthrose et dans les arthrites inflammatoires,
  • en cas de capsulite rétractile pure.

Cependant dans tous les cas soit cette raideur est liée à un problème anatomique local (cal vicieux secondaire à une fracture, arthrose….) soit elle est la conséquence d’une rétraction des parties molles (capsule et ligaments) et s’intègre alors dans le cadre des capsulites rétractiles ou des « syndromes douloureux régionaux complexes » (anciennement algodystrophie) de survenue spontanée ou secondaire (traumatisme, calcification, lésion tendineuse…).

Il faut donc bien entendu commencer par en préciser l’origine. La notion d’antécédent de fractures ou de chirurgie est facile à retrouver.

Dans tous les cas un bilan radiographique permettra de progresser montrant un cal vicieux, une arthrose gléno-humérale. Dans ce cas le traitement devra être adapté à cela.

En l’absence d’anomalie sur la radio, on est manifestement en présence d’une capsulite rétractile ou d’une algodystrophie. Une scintigraphie peut éventuellement être envisagée pour confirmer le diagnostic. Il reste cependant important de rechercher une cause à celle ci. Notamment on peut rechercher une cause locale telle qu’une souffrance de la coiffe (calcification, tendinite chronique, rupture de coiffe, arthropathie acromio-claviculaire) par la réalisation d’une échographie voire d’une IRM. elle peut aussi survenir spontanément.

La capsulite rétractile représente la principale cause de diminution de la mobilité de l’épaule. Elle touche essentiellement la femme aux alentours de 50 ans. La raideur s’accompagne de douleurs intenses et souvent nocturnes. L’évolution de cette pathologie se fait en 2 temps avec d’abord la phase très douloureuse de constitution de la raideur puis spontanément les douleurs vont régresser et la récupération de la mobilité va se faire dans un délai de 12 à 24 mois.

Il s’agit d’un phénomène de rétraction et d’inflammation de la capsule et des ligaments situés autour de l’articulation  dont le mécanisme reste inconnu.

On retrouve souvent un terrain propice au développement de cette pathologie : un choc psychologique (licenciement, deuil, divorce…), un contexte anxieux ou dépressif, ou bien encore l’existence d’un diabète.

Cette rétraction capsulaire a pour conséquence une réduction de la mobilité de l’épaule vers l’avant, vers l’extérieur (rotation externe coude au corps) ou encore vers l’arrière (ne plus pouvoir attacher son soutien-gorge).

Le traitement

En ce qui concerne la capsulite, le traitement doit rester conservateur. Initialement il faut surtout calmer la douleur et la rééducation n’a pas sa place car l’épaule est trop douloureuse. Outre les antalgiques, une infiltration gléno-humérale peut être proposée et renouvelée. On y associera une auto rééducation avec les étirements personnels et la rééducation en piscine. Ce n’est que secondairement quand les douleurs auront régressé que la rééducation pourra être introduite.

Il est rarement nécessaire d’avoir recours à une mobilisation sous anesthésie ou à une arthrose chirurgicale (section de la capsule sous arthroscopie)

En ce qui concerne les raideurs secondaires à un problème articulaire (cal vicieux, fracture), le traitement est bien entendu celui de la cause (prothèse..)

Dans tous les cas il faut retenir que la capsulite rétractile est une contre indication a tout geste chirurgical et doit être traitée médicalement

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